La guerre civile éclate en Espagne en 1936. C'est une guerre d'une extrême violence; comme l'est déjà le combat mené par le fascisme pour conquérir le pays.
Le 26 avril 1937, des bombardiers nazis appelés par Franco détruisait
la petite ville basque de Guernica.
Le bombardement avait duré 4 heures anéantissant impitoyablement la ville et ses alentours dans un rayon de 10 kilomètres. Le bilan était terrible: 1600 morts.
Des milliers de blessés et de sans-abris. Une ville rayée de la carte.
Picasso qui s'était rangé aux côtés des Républicains dès 1936 contre le général Franco, bouleversé, choqué,jette sa colère sur une toile de 8 mètres de long et 3 mètre 50 de large.
Il réalise 45 dessins préliminaires dont la plupart sont en couleurs, mais choisit le noir et blanc pour rendre cette scène de carnage encore plus tragique. Pas une goutte de sang et pourtant toute l'horreur de la,guerre est décrite. Plus on regarde la toile plus on est bouleversé par la puissance des images, des sympboles criant de douleur.
Les éléments symboliques apparaissent dès les premières esquisses: le taureau, le cheval, la porteuse de lumière: le taureau exprime la brutalité, le cheval le peuple.
La femme tenant dans ses bras son enfant mort crie sa douleur (à gauche) .
À Otto Abetz, l'ambassadeur nazi à Paris qui lui aurait demandé, un peu indigné, lors de son exposition, si c'était lui qui avait fait cela, Picasso aurait répondu :
« Non, c'est vous »